Libellés

dimanche 25 mars 2012

From dust

     Il y a 2 types de jeux de survie : ceux avec des zombies et les autres. Si le premier est totalement sur-exploité et qu'il commence même à devenir lassant, l'autre par contre se fait plus rare. Et quand il y en a un qui sort la tête de l'eau, on ne peut s'empêcher d'être curieux, de le regarder sous toutes les coutures et de l'apprécier même quand il est nul. Mais en 2009,  Ubisoft Shanghai nous annonce I am Alive. Le titre devait se présenter comme un jeu à la première personne où le joueur sera au centre d'un scénario catastrophe à Chicago, à la suite d'un tremblement de terre. On nous parlait de survie face à l'environnement mais aussi face aux gens, devenus assoiffés et prêts à tout pour récupérer des vivres. Cependant, le développement du jeu a subi quelques problèmes et a été maintes et maintes fois retardé pour finalement sortir le 7 mars 2012, sous format XBLA (pour moi) et PSN.


      Tout d'abord quelques détails ont changé. C'est devenu un jeu à la 3ème personne en alternance FPS (= vue a la 1ère personne). Lorsqu'on se sert d'une arme, on passe en vue FPS. Ensuite, cela se passe à Haventon et le tremblement de terre s'est transformé en "choc". Qu'est ce que le choc ? On sait pas. Sûrement aussi grave qu'un feu de camp qui dérape. Par contre le jeu nous met direct dans le bain. On arrive donc au contrôle d'Adam, un rescapé du "choc". Cette catastrophe a apparemment rendu la vie dure à tous les habitants et disperse constamment un nuage de poussière sur la ville. Notre héros est à la recherche de sa femme et de sa fille disparues, qu'il n'a pas vu depuis un an déjà. Le moment est donc venu d'apprendre à jouer ! Le jeu se compose un peu comme un Assassin's Creed, on peu grimper à peu près partout. Par contre on ne peut pas le faire comme on le souhaite. En effet vous disposez d'une jauge d'endurance qui se vide au fur et à mesure que vous faites des efforts (courir, escalader, sauter etc.). Elle se vide plus ou moins vite suivant l'effort à effectuer bien évidemment et la musique s'emballera en crescendo quand cette jauge descendra. Courez comme un dingue, sautez sur un tuyau, escaladez le en réalisant de petits sauts et vous vous retrouverez vite fait en crêpe au sable ! Il faut donc prendre le temps de se reposer, marcher quand il n'est pas nécessaire de courir et surtout, garder de l'eau sur soi ou toute autre forme de vivres en cas d'extrême URGENCE ! (non je ne crie pas, je caps lock) En effet, les provisions se font rare et ce n'est qu'une fois notre vie ou notre endurance totalement basse qu'il faut utiliser ses ressources. Si vous êtes un flippé du genre qui ne peut s’empêcher de se soigner dès qu'un moustique vous pique (vous êtes une tapette donc), vous allez en baver.


Oh, une petite grimpette ça. C'est comme un mauvais mardi pour moi.
Et si vous êtes un homme, un vrai, un dur à cuir avec de la moustache (Cuir ! Cuir ! Cuir ! Moustache), et bien lancez vous direct en Mode Survie. Ce mode, en plus de limiter encore plus les vivres, vous proposera de commencer le jeu avec 0 essais, sorte de "vie" à l'ancienne. Vous démarrez avec 3 essais en mode Normal, ce qui vous permet dès le début d'avoir la possibilité de perdre 3 fois et de recommencer un peu en arrière. Sinon vous êtes obligés de vous refaire le chapitre en entier. Ces essais peuvent être gagnés en finissant des chapitres, mais aussi en sauvant des survivants. Car oui vous n'êtes pas seul. Dispersés par ci et par là, quelques survivants résistent et tiennent le coup face au "choc". Et si pour la plupart ils vous aideront ou vous prendront pour la croix rouge, il y en a d'autre plus vilains, plus méchants, plus armés. Ceux là, ils sont pas là pour faire des gaufres. Et c'est l'occasion de parler du système de combat (mon dieu quelle transition parfaite !). On peut le comparer à une partie de Poker. Vous avez sur vous un pistolet mais il n'est pas chargé. Mais vu qu'il n'y a que vous qui le savez, vous pouvez allègrement bluffer vos opposants en les pointant avec. Passage en vue FPS et gros vilains qui flippent, voila le geste utile. Bien entendu vous ramasserez des munitions au fur et à mesure de l'aventure, histoire d'arrêter de bluffer (if you know what I mean). Cependant, il y a 3 types d'ennemis. Celui armé d'une machette, qui se laissera bluffer facilement et pourra même se rendre s'il pense le combat perdu d'avance, celui armé d'un flingue, qui n'hésitera pas à tirer même si vous êtes armé, et enfin le blindé. Pour celui la, il faut passer en visée libre pour lui tirer dans les parties non protégées. Mais il se croira totalement invincible et donc continuera à avancer quoi qu'il arrive. Les combats seront donc souvent un mélange de différents ennemis, et il faudra réfléchir et agir vite en conséquence des premiers ennemis à abattre tout en essayant de faire une économie de balles et de vivres. Être efficace et productif donc. Ce système est tout simplement génial, et nous rend totalement fier lorsqu'on réussit a surprendre ses adversaires et à les descendre un par un sans gaspiller de munitions. Cependant, vous ne pouvez pas abuser du bluff trop longtemps, les gars penseront rapidement que vous bluffez et que vous n'oseriez pas tirer (c'est très drôle quand on tire au final, les types se rendent direct).


Le planter de piton, c'est ça le secret ! Le planter de piton !

Mais bien entendu, les hommes ne seront pas vos seuls ennemis. La nature ne vous aime pas et pour le prouver, elle vous pompe votre endurance constamment si vous traînez un peu trop dans la rue, là où la poussière est la plus dense. Elle vous empêchera aussi de voir à plus de 3 mètres et vous vous perdriez plus d'une fois si vous n'aviez pas votre carte avec vous. Cette carte est très utile, les aller/retours dans le menu seront fréquents mais sans elle, vous ne tiendrez pas 30 minutes. Votre personnage la mettra à jour régulièrement pour savoir quelles zones sont inaccessibles et où sont les raccourcis que vous avez déjà trouvé ou que l'on vous a indiqué. Et elle vous indiquera votre objectif bien évidemment. Votre périple, quant à lui, m'a fait un peu rêver. Il m'a rappelé l'époque d'Ico voir parfois des inspirations Miyazaki. Votre quête vous mènera à rencontrer Mei, une petite fille perdue qui ressemble à votre fille, Mary. Au final vous allez devoir la ramener à son papa, Henry, qui vous contacte par la radio que Mei avait sur elle, qui vous prévient qu'elle est malade et a besoin de médicaments. La présence de l'enfant ne change rien au gameplay, elle reste sur notre dos et n'a ni vie ni endurance, mais entendre Adam et Mei se parler, se raconter leurs souvenirs, se rassurer, donne réellement un côtés touchant et presque dramatique à l'histoire. Ce scénario va principalement se concentrer sur la réunion de la famille de Mei et leur échappée. La fin nous prévoit sûrement une suite mais difficile de deviner quoi que ce soit et je ne vais pas vous spoiler, vous m'en voudrez totalement. Graphiquement, le jeu n'est pas beau, soyons clair. C'est un jeu XBLA, donc il est limité en place et en taille de texture. Mais il dispose malgré tout d'une ambiance générale totalement bien réalisée et en accord avec tout le reste. Et même si certains effets nous paraissent totalement fumés comme la profondeur de champ ou les effets de lumière, mettons nous un peu en contexte : vous êtes un rescapé qui vit constamment dans des endroits sombres ou dans la rue au milieu d'une poussière assez épaisse pour vous plonger dans l'obscurité en plein jour. Forcément tout vous parait flou autour de vous et le moindre rayon de soleil vous fait clairement mal aux yeux et vous éblouit. Le moteur a été pensé comme ça. Cependant, malgré ses textures et ses modélisations un peu crades, il n'a pas trop d'alliasing et la gestion des ombres et de l'occlusion ambiante est clairement satisfaisante pour de la 360.

Certains endroits sont très jolis et diablement bien mis en scène.
I am Alive est un bon jeu que je recommande chaudement à tous les amateurs du genre. Il possède de très bonnes idées, d'autres parmi celle que j'ai dicté (je dois vous laisser découvrir quand même) et nous offre une expérience unique sur la survie en milieu hostile. On aurait apprécié qu'il dure plus longtemps (comptez 5h en moyenne) et aussi quelques éléments supplémentaires comme la chasse ou la gestion de notre propre planque. Mais son ambiance et l'expérience qu'elle procure valent largement les 10€ que vous allez mettre dedans.

1 commentaire: