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dimanche 3 février 2013

And this is the way we make ketchup !

     Les plus malins d'entre vous ont sûrement déjà découvert de quoi je vais parler dans ce test depuis l'indice de l'article précédent. Il s'agit, bien évidemment, du dernier Devil May Cry, sous titré DmC. Le jeu est sorti le 15 Janvier sur console, alors pourquoi avoir mis presque 15 jours pour pondre un article là-dessus ? Tout simplement parce que, une fois n'est pas coutume, le jeu s'est vu décalé de 10 jours sur PC. Cela devient une habitude maintenant, soit-disant pour "finir comme il faut l'optimisation", et le joueur PC que je suis préfère attendre quelques jours plutôt que de le prendre sur console. Mais ce n'est pas le sujet, attardons nous sur les aventures de notre démon préféré ! Qu'est-ce qui ce passe ? Pourquoi Dante n'a plus la même tronche ? Pourquoi il a une voix stupide en français ? Pourquoi Vergile ressemble à un soldat de la Gestapo ?! Toutes les réponses à vos questions se dévoilent maintenant ! *effets spéciaux, pyrotechnie, fumée blanche*


Ceci est le costume bonus de DMC 3, présent dans la version PC et en DLC sur console.
Et oui c'est beaucoup mieux que l'original.
 

 S'il y a bien un truc qu'on ne peut pas reprocher à la série Devil May Cry, c'est qu'elle se renouvèle à chaque épisode. Si le premier était quelque peu brouillon, le bougre s'est largement fait une place de maitre dans le monde du Beat them all. C'est d'ailleurs la force principale des DMC, renouveler sans dépayser, histoire de ne pas avoir la sensation d'acheter le même jeu tous les 3 ans. Et même si l'épisode 4 de la première saga de DMC était très bon, cette magie s'épuisait un peu. Il fallait du nouveau. Et quoi de mieux que de changer de culture pour ça ? En effet, finies les inspirations japonaises, place à la bonne vieille culture punk anglaise de chez Ninja Theory. Je suis pas un grand fan de cette boite de développement. Heavenly Sword m'avait laissé de marbre du peu de temps que j'ai joué, et Enslaved m'avait bien plu, sans pour autant me marquer d'avantage. J'étais donc en droit de m'indigner devant ce transfert de licence, surtout quand on voit les premiers aperçus du nouveau look de Dante qui ressemble étrangement à celui de Tameem Antoniades, un des grands patrons de Ninja Theory (coïncidence, je ne pense pas). "Face d'emo suicidaire", "dégaine de clodo" ou encore "Brille par son absence de style", le nouveau design ne fait franchement pas fureur sur internet, surtout sur les forums de fans. Et bien heureusement, NT a revu un peu le style de Dante, lui enlevant sa dégaine de junkie, lui rétablissant son statut de mec burné, le tout avec une classe qui ne vous laissera pas indifférent (bien qu'il n'atteigne pas encore l'extase du premier Dante). On va dire que le design passe, à voir si le reste suit.

D'ailleurs, le jeu fait un petit clin d'oeil à cette histoire de cheveux blanc.

Restons dans l'univers graphique en s'attardant sur le moteur du jeu. Propulsé par l'éternel Unreal Engine 3 (à croire que les mecs de chez NT ne savent manier que celui-là), les visual designers ont mis le paquet pour livrer un univers glauque et sordide tout en étant magique, époustouflant et bluffant. Qu'on aime ou qu'on déteste, il faut reconnaitre que le jeu a son propre univers et son propre style qu'on ne trouvera pas à tous les coins de jeux. Bien que pêchant un peu sur la version console (temps de chargement à rallonge, Alliasing omni-présent, texture dégueulasse... ), la version PC est actuellement un des meilleur portage que j'ai vu. Une optimisation de dingue (je monte jusqu’à 200 FPS si j'active pas la synchronisation verticale), avec les rajouts d'ombres et textures HD, ainsi qu'un Anti-alliasing qui tient la route (que j'ai boosté immédiatement grâce aux paramètres de jeu Nvidia).
Et de ce que j'ai pu voir sur les forums, le jeu tourne sur beaucoup de configurations d'entrée de gamme, histoire que même les pauvres puissent y jouer (ho ho, elle était facile celle là). Bref, je regrette pas mon attente de 10 jours. Le niveau global des graphismes reste quand même bien en dessous de ce qui se fait de mieux sur PC, mais avec une direction artistique comme ça, je pardonne clairement ...

Ici, on peut voir notre petit Dante dans son costume original, avec
en plus, un très joli décor.

L'histoire est probablement le point faible du jeu, surtout accompagné de ces HORRIBLES voix françaises faites avec des acteurs pas chers. Plus sérieusement, l'histoire est banale car déjà vue dans le premier DmC. (/!\ ***ATTENTION SPOIL POUR CEUX QUI N'ONT JAMAIS JOUÉ A UN DMC*** /!\) Dante découvre qui il est vraiment et combat Mundus, celui qui a tué sa mère et emprisonné son père. Merci, au revoir (/!\ FIN DU SPOIL/!\). NT a quand même revu deux ou trois choses, comme, par exemple, le rôle de Vergile, le frère de Dante, ou encore l'insertion du monde des démons dans notre univers. Cependant, n'allez pas dire ce que je n'ait pas dis, le scénario est certes bateau, mais il n'est pas mauvais pour autant. Les personnages sont bien mis en scène, l'histoire se passe d’ambiguïtés et fait passer facilement des petits coups de gueule sur notre société actuelle qui laisse à réfléchir pendant 5 bonnes minutes (mention spéciale à la réflexion sur l'anarchie ! UK RPZ ). Et on ne pourra que féliciter l'humour bien présent, surtout au moment de la parodie des émissions-types des États-Unis, répondant au doux nom de "Le Démon a un incroyable talent". J'ai beaucoup ri.


La scène de l'incroyable talent du Démon se passe dans cette zone, appelée aussi le Fight club.
Référence tahvu !

Mais le meilleur de ce jeu, ça reste quand même sa bande son. Ninja Theory a décidé de mettre du lourd dedans. Je reste un grand fan de l'OST de DMC3, mais celui là m'a carrément fait jouir des oreilles ! Avec en guest les norvégiens de Combichrist, qui reviennent avec (en plus de quelques chansons du dernier album en date) des créations originales qui collent parfaitement à l'univers et à l'ambiance. Sorte de mélange entre electro-industriel et du bon vieux son métal, on a carrément l'un des meilleurs OST de la série, voire de l'année (on en est qu'au début ne nous affolons pas). Et pour les ambiances de certains niveaux, Noisia était aussi de la partie. Les petits Hollandais nous ont montré qu'ils gèrent leur Dubstep mais aussi le travail d'ambiance. Ce combo double spé. electro va à merveille à ce DmC, et on serait presque tenté de mettre en sourdine l'ignoble son qui sort de Dante, et qu'on ose apeller sa voix, histoire de pas gâcher son plaisir ...

Ah bah en fait, c'est ce que j'ai fait.


Une fois la voix muette, le costume changé et la musique mise à fond, le jeu
prend facilement 3 points dans sa note globale.
Bref, vous l'aurez compris, j’hurlerais presque au génie face à ce reboot de Devil May Cry. Et je dis presque parce que le jeu n'est pas parfait. A mon sens, Capcom devrait laisser NT un peu plus en roue libre, histoire qu'il balancent leurs propres idées, et pourquoi pas leur propre histoire originale sur Dante. Ils devraient aussi revenir sur du doublage anglais exclusif, ou bien trouver des acteurs de meilleure facture pour le doublage Français (et qui savent faire un bon lipsync). Sinon je ne peux que vous conseiller d'aller le prendre le plus rapidement possible, libre à vous de choisir le support, histoire de comprendre comment on fait du Ketchup (comprendront ceux qui joueront ou ont déjà joué :D)

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