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lundi 25 février 2013

Just my dick and my knife !

     S'il y a bien une règle qui ne se fausse pas avec le temps, c'est celle des suites. Un livre, un jeu, un film, un CD ... Rien ne sera meilleur que sa première édition. Tout simplement grâce à l'effet de surprise de la première fois qui ne se reproduit plus au coup suivant. Bien entendu, cette règle contient des exceptions, pour la confirmer un peu plus. Ce n'est malheureusement pas le cas pour le jeu testé ici-même. Il y a maintenant 6 ans que Crytek a sorti Crysis sur PC. Ce 16 novembre 2007 marqua plus d'un joueur. Tout d'abord par son moteur de jeu, le Cry engine 2, qui offrait un rendu impressionnant, dans un semi "open world" d'une rare beauté, surtout à l'époque où Bioshock venait à peine de sortir. Véritable PC-killer, ce Crysis avait aussi marqué le début d'une mode, celle de la liberté d’exécution. On avançait dans la jungle avec notre super-combinaison, en affrontant tout type de danger à notre façon. C'était purement jouissif ! Mais bizarrement, sa suite offrit un gameplay moins ouvert, plus dirigiste, plus simplifié et la qualité se ressentait, même avec un CryEngine 3 de toute beauté. Est-ce la faute aux joueurs console, plus habitués à ce genre d'encadrement ? Ou bien la faute d'EA, qui voulait apparemment rendre le jeu accessible aux pingouins ? Personne ne peut l'affirmer. Mais Crytek avait une chance de prouver que leur licence en avait encore dans le ventre, avec un Crysis 3 qui se voulait plus poussé en termes de gameplay en réunissant les bons côtés des deux précédents Crysis. Ce dernier est sorti sur PC et consoles ce 21 Février 2013. Alors, qu'en ressort-il ?

Oh mon dieu, des tentacules ! Ça sent le bon vieux hentai ça !


Juste pour rappel, le 2ème épisode nous permettait de nous balader dans les rues de New-York en tapant sur des soldats et des Ceph, les méchants extra-terrestres. On incarnait Alcatraz, un trouffion élevé au rang de demi-Dieu grâce à Prophet, le leader de l'équipe de commando Raptor dans le premier opus. Apparemment, alors que ce dernier s’était suicidé pour donner sa combinaison à Alcatraz, il a continué à habiter la combinaison grâce à sa grande force de volonté ... Bon disons que ce passage reste quelque peu capillotractée, mais pourquoi pas, après tout, la combinaison est liée à son hôte.


Cette cuisine ravagée est recyclée un peu partout dans le jeu,
histoire de meubler un peu les immeubles vides.
C'est là que le scénario essaie de nous faire gober que le CELL (les méchants militaires qui font tout l'inverse de ce que les gentils veulent, même si ça va les tuer), s'est recyclé en EDF maléfique qui, après le sauvetage de la planète par Prophet/Alcatraz, a récupéré de l’énergie alien bon marché, histoire de fournir les habitants en électricité. Grâce à ce monopole énergétique, ils ont alors assommé les habitants de dettes en augmentant les tarifs (je sais pas vous, mais moi, je trouve que les mecs, ils font tout de travers). Une rébellion se forme au milieu des murs et Prophet est avec eux, mais pas seulement. On reverra notre bon vieil ami Psycho, le héros de Crysis Warhead, qui a pris un sacré coup de vieux après qu'on lui ait enlevé sa combinaison.
Le jeu bascule dans une ambiance totalement révolutionnaire, avec, dans le rôle du Che Guevara, un sur-homme en combinaison moulante. Destruction de postes avancés, destruction de générateurs, destruction ... MAIS BORDEL, JE VEUX TUER DU CORÉEN MOI ! Et parce qu'évidemment, on ne peut pas faire un épisode de Crysis sans aliens, ils se ramènent plus tard, histoire de rendre le jeu encore plus chiant. Vous passez donc sept chapitres honteusement courts dans des niveaux très "couloirs", ou des champs de bataille immensément vides. Sur ces zones, on peut d'ailleurs s'entraîner au marathon ou alors conduire des véhicule aussi lourds que les fesses de ta mère (ça c'est gratuit !). Heureusement, pour les plus curieux, chaque zone est remplie de choses à découvrir ou de quêtes secondaires aussi intéressantes que la reproduction des fourmis en milieu arctique.



Même si Psycho à l'air d'un clodo, il a de la chance d'être un clodo bien texturé.

Bon okay, le scénario est pas génial et on est encore en face d'un jeu couloir, mais le gameplay doit rattraper un peu non ? Non. Même en Difficile, la combinaison élève le cheat au rang de Gameplay. Énergie qui remonte rapidement, santé qui baisse difficilement, IA au rabais, lunettes de visée qui voient tout, qui vous disent tout, qui piratent les tourelles et font même le café. Rajoutez des modules qui rendent votre combinaison encore plus craquée et vous avez là l'un des jeux les plus faciles depuis bien des lustres. De plus, Crytek a eu la bonne idée d'intégrer un arc dans le jeu ; bien qu'on puisse y voir un clin d'oeil à Far Cry 3, celui ci, en plus de tuer n'importe quel ennemi en un tir, ne subit la force de gravité que par un script (en dessous d'une certaines distance, la flèche va tout droit, au dessus, elle va un cran en dessous), vous permet de tirer sur vos ennemis sans désactiver votre camouflage, vous l'avez tout le temps sur vous, vous pouvez récupérer vos flèches tirées et vous l'avez dès le début si vous avez acheté l'édition Hunter. Bref, les plus frustrés d'entre vous se passeront de l'utiliser, histoire de se rendre un peu plus "faibles", même si l'IA totalement idiote vous empêchera de réellement vous mettre à son niveau, sauf si vous faites le déficient mental devant votre écran.


"Je suis sous ton lit !"
Et je viens à peu près de vous briser tous vos rêve là, non ? Bon certes, le jeu a des qualités, notamment le CryEngine 3 qui, même en faible qualité, est plus beau que la majorité des jeux sortis récemment. Par contre, accrochez vous pour le faire tourner à fond. Je suis actuellement avec mon éternel Phenom II X6 3.7 Ghz, 8 Go de RAM et une 660 TI, et je le fais tourner en High/Very High en enlevant la synchro verticale (qui a tendance à jouer du Yo-yo dès qu'on arrive sur une zone dégagé) avec des FPS qui oscillent entre 25 et 80 FPS suivant les zones. Mais bon, le jeu est somptueux, et New-york en mode post-apocalypse est absolument magnifique. On passe même plus de temps à observer les décors qu'autre chose.
On peut aussi parler de ses musiques, qui, bizarrement, se font discrètes pendant les combats, mais deviennent de suite beaucoup plus fortes et omniprésentes pendant les moments "calmes" voire "triste" (tout ceci est entre guillemets car, aussi triste que soit la musique, le tout n'en reste pas moins ridicule).  Mais elles sont de très bonne qualité, tout comme les doublages, même si celui de Psycho a changé (oui je n'aime pas qu'on change les doubleurs entre des épisodes), dommage que les dialogues soient ridicules une fois sur deux.

Pour le coup, j'ai cru que c'était un artwork appliqué en arrière plan,
mais non c'est le CryEngine qui fait cet effet.


Ce Crysis 3 confirme de nouveau la règle des mauvaises suites. Celle-ci n'est pas à foutre au placard, mais tout de même, avec une telle omniprésence médiatique et des trailers à faire baver un écureuil, on était en droit de demander un jeu plus que bon. Au final il reste à sa place de Benchmark de PC (si votre PC le fait tourner, ça veut dire qu'il déboite) et n'arrivera pas, ou peu, à combler le joueur frustré qui est en moi, qui retourne parfois sur Crysis premier du nom, histoire de se rappeler du bon temps où on pouvait péter du coréen en lui lançant des crabes et des tortues à la gueule.
Je n'ai pas essayé le multi, mais avec l'aperçu que j'ai eu en jouant à la Béta, celui-ci a l'air classique, même avec le mode Chasseur, qui ressemble fortement au mode Zombie de la série Halo.
Bref, à moins d'être un fan inconditionnel de la licence, ne le prenez pas. Et ne le prenez surtout pas sur console. En plus d'être nul, le jeu devient rapidement moche et instable.

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