I found a Zombie !

     Les jeux de zombie, depuis 1996, on en bouffe pas mal. Des mûrs, des pas mûrs, des roses, des verts et des bleus ! Et pourtant, il fut un temps, Resident Evil restait maître en matière de Zombies et de survival horror. Avec sa caméra atypique et sa réalisation (pour l'époque) à couper le souffle, on ne pouvait aborder le sujet sans que son nom revienne fréquemment dans la discussion. Pourtant, le temps joue contre Capcom, et sa licence s'essouffle sur le long parcours du progrès. Si des jeux comme Left 4 dead ou Dead Space ont réussi à dresser une armée de fans de survival à leurs bottes, Resident Evil, lui, commence à en perdre quelques un depuis 3 ans. En effet, suite à un excellent épisode sur Gamecube (puis PS2 et PC par la suite), la firme a commencé à dérailler sévère sur le long chemin du succès. Zombies africains pas très zombies, sensations de peur et de stress absentes, histoire s’emmêlant les pinceaux et devenant un peu trop tirée par les cheveux, gameplay lourd et énervant ... Capcom fait un peu n'importe quoi avec sa licence (à tel point qu'il n'ont sorti que des remakes depuis le 5). Et puis Capcom a décidé de varier et de faire un épisode un peu à part sur PS3, X360 et PC (un peu plus tard), développé par Slant Six Games, les auteurs de trois épisodes de SOCOM sur PS3 et PSP (et c'est pas les meilleurs en plus). Ce jeu sort sous le nom de Resident Evil : Operation Racoon City. Il se situe au entre le 2 et du 3, quand Umbrella Corp. décide de récupérer les virus-T et virus-G puis de "nettoyer" Racoon City de toutes ses bévues. Vous incarnez donc le commando qui se charge de cette intervention très musclée en vous pavanant comme un GI-Joe au milieu des zombies.

Tu as un bien bel oeil dis donc. Et si je crachais dedans ?

La première particularité du titre, c'est que c'est un "Gears of War-like". L'inspiration pourrait être bonne, si seulement elle se prêtait à la licence. Foncer dans le tas d'ennemis au loin avec mon fusil à pompe, à couvert derrière un petit muret, je préfère le faire avec ce burné de Marcus plutôt que le galopin qu'on nous propose de contrôler. Surtout qu'en plus d'être moins baraque, ce dernier se déplace comme C3-PO, de manière très rigide. Et ce, même si je choisis un autre personnage parmi les 6 disponibles. Oui, vous avez bien lu, 6 personnages disponibles. L'autre particularité du jeu, c'est que vous pouvez former une équipe de 4 avant de commencer l'histoire, et choisir si vous préférez un sniper, un type au corps à corps, une nana qui est aussi armée que Steven Seagal à la chasse au putois, ou un infiltré habillé comme un dealer de GHB vache Kiri (la drogue c'est m'voyez). Ceci pour vous parler d'une première dans la licence des Resident Evil, un multijoueur "développé". Il y a donc la possibilité de faire la campagne à 4 en ligne, mais aussi de faire un mode Versus, où des factions s'affrontent pour récupérer des échantillons de virus, alors que les rues sont envahies de zombies et autre mutations génétiquement mortes. Certes, c'est toujours plus fun de jouer à plusieurs dans un jeu de zombies, mais où est le Resident Evil ? Où est la peur ? Où est le mécheux blondinet et le beau brun très musclé ? ils sont 5 minutes dans le jeu. Rappelez vous, cela se passe pendant le 2 et le 3, on rencontre donc un peu de guest comme Léon et Chris mais aussi Némesis et Hunk, histoire d'avoir un peu de fan Service.

Mais soyons clairs, le fan service s'arrête là. En fait, ORC fait plus office de mauvais remake HD du 2 et du 3 que de bon spin-off. On se contente de regarder encore et toujours le même scénario (quoi que plus grossier) mais d'un point de vue différent. Donc si vous connaissez les 2 épisodes par coeur, passez outre le scénario. D'une, il ne vous apprend rien, et de deux, les dialogues sont tellement mal écrits et les voix tellement mauvaises que vous en pleurerez. Oui, parce que le jeu est intégralement traduit en français et autres langues venues de contrées lointaines. Capcom ne fournissant que des doubleurs à la langue de Shakespeare, Slant Six Games a sûrement traîné dans les rues de Paris à la recherche des meilleurs SDF pour doubler les personnages. C'est mou, c'est plat, c'est pas intéressant ... AAAAAAAAAAAHHHHHHH !!!! Bordel mais qu'est devenu Resident Evil !? Et si encore, les défauts s'arrêtaient là, tout se passerait bien : il m'est déjà arrivé d'apprécier un jeu juste pour son gameplay, son scénario et ses dialogues écrits avec les pieds sur un post-it de 2 cm² (hein ?! Qui a dit Just Cause 2 ?!), mais malheureusement, le script n'est que la chantilly de ce gâteau empoisonné.

Remarque, tirer dessus, c'pas plus mal non plus.

Je pourrais vous parler de ce gameplay si "particulier", ce territoire inconnu que SSG a appréhendé, mais qui oublie parfois que ses expériences se sont limitées à du TPS stratégique (donc pas très actif). Du coup, on se retrouve avec un personnage mou et rigide à la fois (c'est pas mal quand on le dit comme ça). En fait il est aussi rigide que Chris dans le premier épisode sur PS1 mais aussi mou qu'un calamar qui a bouffé un champignon pas frais. Face à une horde de zombies tous similaires et titubant du pied moignon, c'est pas excessivement gênant, mais contre une équipe de soldats des Forces Spéciales, c'est un peu plus de challenge ! D'autant plus que les développeurs n'ont rien trouvé de mieux, pour rajouter de la difficulté, que de transformer les ennemis en sacs à PV ! Balancer 2 chargeurs de fusil d'assaut sur un gaillard qui passait par là, c'est un peu plus surprenant quand c'est dans la tête qu'on vise. Et plus on augmente dans la difficulté, plus les PV augmentent. L'I.A, en revanche, elle bougent pas d'un pouce, elle est toujours à ras du sol en train de bouffer des coquelicots par la racine. Et heureusement en fait, le système de couverture étant tellement pourri, que ce serait encore plus dur s'ils avaient une once d'intelligence. En effet, quoi de mieux que d'ordonner à ton personnage de se mettre à couvert en ... avançant dans le mur. Apparement, il est plus important de faire des actions qui servent à rien sur les touches pratiques. On se retrouve donc à se coller à tous les murs que l'on croise et ne pas se mettre à couvert quand on en a besoin, voire même, être dans l'incapacité de se décoller du mur pour échapper à une grenade étrangement bien lancée (j'étais persuadé d'être bien planqué à l'étage supérieur, dans une salle différente).

De dos, Hunk ferait un super cosplay de Dark Vador avec son casque en plastique polishé !

Je peux vous parler aussi de ces 6 personnages différents. Ces personnages aux capacités si variées et avantageuses ... Non je déconne. Si vous voulez cheater comme un porc, il suffit de prendre FourEyes (quel nom recherché) pour utiliser une capacité permettant d'avoir 5 ennemis différents avec soi (n'importe lesquels) une fois la capacité Marionnettiste débloquée au max. Les autres ne servent à rien. Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit. Honte à moi désolé. Le jeu intègre un système de niveaux. En gros, plus vous jouez, plus vous gagnez d'expérience, et vous pouvez acheter des compétences pour chaque personnage ou bien des armes utilisables par tous. En gros, rushez 10 fois le premier épisode et votre personnage est MUTEKI DE LA MORT et vous finissez le jeu les doigts dans le nez (enfin, pas exactement, sinon vous ne pourrez pas vous mettre à couvert). Voilà, je vous ai gâché le jeu entier avec ce truc. Enfin le gâchis est pas trop énorme.

Le jeu a au moins l'audace de proposer du gore par ci par là.

Mais la cerise sur le gâteau reste quand même le moteur graphique. En fait, je crois que SSG n'a pas changé de moteur depuis des années et qu'il utilise le même pour SOCOM sur PSP comme sur PS3. Mais je les remercie en fait, la nostalgie qui s'est dégagée de ces textures plastiques pour représenter du tissu, je n'avais pas vu ça depuis Soul Calibur 2. Et ces ombres ! Un grand hommage à Tetris ! Même Minecraft n'est pas aussi cubique. Et je ne parle même pas de la quantité de modèles différents (ça doit facilement se jouer à 10) ! Moi je dis, chapeau l'artiste (oui il doit être tout seul le mec qui a bossé là-dessus) ! Heureusement que j'ai balancé 600 boules dans un PC, cela aurait été dommage que je doive utiliser toute sa puissance (le jeu est très mal optimisé en plus).  Mais malgré toute cette tonne de défauts, UNE bonne chose se dégage du jeu (si, si, je blague pas). En fait, quand on joue à la campagne ou en multijoueur, vos coéquipier peuvent être infectés à n'importe quel moment, par un zombie un peu trop féroce (ou un peu trop chargé en PV). Et si vous n'avez pas d'anti-virus (comme Kaspersky ou Avast), il est fort probable que votre co-équipier décède des suites de ses blessures pour revenir vous bouffer la jugulaire. Oui il devient un zombie. C'est, au final, assez drôle de devenir zombie (plus que de contrôler les marioles de chez Umbrella).

Mec ! Je crois que j'ai trop Minecrafté ! Je vois des cubes au sol !

Ce jeu est une daube. Oui c'est gratuit, direct, mais vrai. En fait, la plupart des sites lui donnent des notes aux alentours de 12/20, mais je pense que la licence Resident Evil sauve bien la face et assurera quelques ventes, histoire de ne pas trop faire faillite. Slant Six Games nous livre probablement le pire Resident Evil jamais vu, et on ressent que Capcom leur a refilé ce jeu parce que dans le contrat, c'était marqué "Doit fournir 4 jeux avant d'être fini". Tout est bancal, l'histoire n'apporte rien (heureusement qu'ils l'annonçaient comme du fan service), le gameplay manque sérieusement de finitions, tout comme le moteur graphique qui, pour l'occasion, mériterait une (grande) révision (oui j'ai genre été supra vilain avec ce test, mais y en a marre d'attendre des jeux pendant des mois pour au final avoir une bouse pareille. Vous imaginez si Diablo III était nul en fait ? Après 7 ans d'attente interminable ?). Et le gâteau sur la cerise du gâteau, c'est que le soft ne se finit qu'en TROIS HEURES ! (sans compter les nombreuses crises de nerfs sur sa manette). A 20€ l'heure de jeu, je peux vous garantir qu'il sera plus rentable de se palucher sur un porno que d'acheter ce jeu -vous en retirerez plus de "satisfaction".