Libellés

jeudi 12 juillet 2012

I love this song !

    La guerre c'est moche, m'voyez. C'est sale, c'est vilain et ça laisse des tâches. Cependant, c'est pas toujours évident à voir dans les médias. Les films nous content des histoires héroïques sur des soldats qui se sont battus pour leur pays, pour leur patrie. Et même qu'à la fin, ils pleurent la mort du black qui s'est sacrifié pour le bien de la communauté. Les jeux vidéo, eux, nous montrent pleins de morts, mais les gentils américains gagnent à la fin, et les méchants Nazis/Russes/Terroristes (rayez les mentions inutiles) sont tous morts alors tous le monde est content.
Mais il arrive parfois que les histoires racontées ne soient pas toutes jolies à entendre. Il arrive même que les gentils perdent. Si, si. C'est ce qu'a essayé de faire les petits gars de chez Yager avec Spec Ops : The Line ; innover dans le milieu. Sorti de je ne sais où par des petits travailleurs tout neuf, il y avait fort à parier sur un énième "Gears of War-like" qui essaye encore et toujours de faire de l'action à la Call of Duty (ololz la référence). Et bizarrement, ce Spec Ops débarque comme un petit vent de fraîcheur sous l'aisselle après une journée horrible sous la chaleur constante du soleil d'été. Je vois que tu as compris de quoi je parle, on peut commencer en bonne ambiance.

Rien de mieux qu'un jeu qui commence avec un drapeau Américain ! Ça sent le patriote !
   
Ça se passe à Dubaï, capitale des gens riches qui ont des robinets en or massif, par ce que ça fait "Pimp". Ce Dubaï, vous le reconnaîtrez difficilement. Une tempête de sable a tout ravagé sur son passage, ne laissant derrière elle que des dunes et des immeubles dévastés aussi hauts que trois King Kong mais penchant vers le côté où il va tomber. L'armée Américaine (en bon soldat) a envoyé quelques troufions, histoire de ramener les survivants de cette catastrophe. Mais évidemment rien ne se passe comme prévu, et cette compagnie, la 33ème, n'a plus donné de signe de vie depuis des lustres. Vous êtes donc aux commandes du Capitaine Walker (pas les Rangers du Texas) et de ses deux braves gaillards, Lugo et Adams, pour réaliser une reconnaissance des lieux et trouver le Colonel Konrad et ses scouts, la 33ème.


D'après mon ombre, je vole. Génial !

Bon il faut l'avouer, c'est pas folichon en terme de synopsis. Mais ne crie pas de suite, lecteur. Laisse moi le temps de tout raconter. Vous suivrez donc vos trois larrons au cours de leur escapade qui, évidemment, ne se passe pas comme il faut. Vous découvrirez la joie du combat désertique contre des inconnus sauvages armés jusqu'aux dents, voulant sûrement faire de votre peau de fesses un sac en cuir. Et ce n'est que le début de l'enfer, les gens sont rapidement devenus fous et agressent les premiers passants qu'ils voient. Le tourisme, c'est pas leur truc apparemment. Les premiers agresseurs ressemblaient à des primates avec un .45 en main, mais on fera rapidement la rencontre de soldats américains, pas très heureux de voir vos gueules de bad ass. Des questions se soulèvent : Pourquoi les Américains nous attaquent en nous traitant de traîtres ? Pourquoi leur route est semée de cadavres civils ? Pourquoi ma tartine de Nutella vient de tomber par terre côté Nutella !? -Ah non ça on s'en fout- Le scénario prend beaucoup plus d'ampleur que prévu, la psychologie des protagonistes étant mise à l'épreuve, troublée par le comportement de leur congénères.


Des morts commencent à s'empiler. 


Le terrain ne se prête évidemment pas aux négociations musclées entre Américains, les décombres et les tempêtes de sable mettent des bâtons dans les roues de Walker et ses amis. Mais ils filent quelques coups de pouces. Quatre balles dans une vitre au dessus d'un ennemi et tout le sable qui se trouvait au dessus tombe en le recouvrant de la tête aux pieds. Parfois suffisant pour les calmer, parfois assez pour les étourdir, cette mécanique de jeu est très pratique et montre un moteur de jeu (Unreal 3) maîtrisé et innovant. Bien que celui-ci ne soit pas non plus une claque graphique, il fait son petit effet, la direction artistique jouant d'ailleurs pas mal là dessus. Les panoramas très grands sont légions, et quand on voit que le moteur nous affiche aussi bien des bâtiments détruits au loin avec une mer de vide à nos pieds, ou un salon gigantesque dans une tour bancale à travers laquelle filtre une petite lumière douce, on lâche obligatoirement un petit "Ah quand même". De quoi nous donner envie de continuer pour en voir plus. Cependant, les mecs doivent pas connaître l’anti-aliasing, ce dernier étant aussi présent que la crasse sur le clodo au coin de ma rue. C'est dommage, ça dégueulasse vachement l'aspect du jeu, même si on l'active dans les paramètres. Autre souci, la synchronisation verticale bride le jeu à 30 FPS. Heureusement, si on la désactive, les soucis de synchro sont très minimes donc pas gênants pour les yeux et on peut monter à 60 FPS.


Quelques balles suffiront pour faire déverser le sable sur ces deux zigotos !

Revenons sur l'histoire, qui est l'atout principal du titre. En fait, tout est réuni pour être comparé à un blockbuster Hollywoodien. La mise en scène, les plans de caméra, l'étude filmique ... même le générique de début fait Hollywood en incrustant le nom du Lead designer et autres serviteurs de Yager à l'image. Le début commence d'ailleurs par ce qui semble être la fin. Après une scène musclée derrière un mini-gun d'hélicoptère, le jeu reprend avec Walker, au début de sa mission, histoire qu'on ne soit pas trop perdu. Mais le début n'est pas bien compliqué, tout est prévisible, je m'attendais à une pirouette à la "Avatar", la fin se voyait à des centaines de kilomètres. Et pourtant plus on progresse, plus cette fin s'éloigne en courant, laissant place à une folie qui enlève ses chaussures et s'installe tranquillement en te disant "Hey, tu veux un cookie ?". Cette folie qui te fait dire chaque seconde "Mais WTF ? C'est quoi ce bordel, les mecs ils ont craqué !" ... C'est très dur pour moi lecteur, j'ai peur de te spoiler comme un cochon. Faisons clair et précis : Tu arrives, tu te fait agresser par des messieurs avec des chiffons sur la tête en t'insultant de sale américain et t'affustant de balles. Puis, tu croises des Américains mais eux aussi ils sont pas cool. Et puis tu en croises d'autres et pareil, ils sont pas contents. Mais apparemment, ils appartiennent au même groupe que les autres qui t'ont attaqué, mais ils sont pas copains entre eux. Et puis tu vas croiser des civils mais il sont pas content que tu aies foutu le boxon dans leur planque, alors que tu viens les sauver. C'est bon tu as suivi ? Au pire, tu relis hein.


Je crois qu'il est mort. Belle chute quand même.

En gros, tout le monde en veut à tous le monde. C'est joyeux hein. Et toi, tu es là, au milieu, tiraillé par les questions sans fin pour savoir qui tuer et qui sauver. Peu à peu, cette mission de reconnaissance se transforme en enfer suicidaire, où le seul espoir est de retrouver le Colonel Konrad, qui semble être la seule personne à pouvoir fournir des réponses. Mais un personnage se rajoute, qui vous suivra tous le long de l'aventure. C'est M. Radio ! Un sympathique DJ qui te passera du Lynyrd Skynyrd en boite pendant que tu massacres du margoulin. Toujours sympatoche. Mais ce personnage est aussi ton seul point de vue de l'extérieur. Il ne cessera de vous reparler de vos erreurs dans vos choix, et les innocents que vous avez du sacrifier. Ah oui, parce qu'il y a des choix. Le jeu nous le répète tout le temps d'ailleurs : Il y a toujours le choix. Mais c'est une arnaque. Vous aurez le choix oui, mais entre vous coupez la main gauche ou la main droite. Chaque choix, c'est la croix et la bannière pour se décider tellement les conséquences peuvent devenir désastreuses. Et on ne doit pas traîner ! Et bien évidemment, ces choix auront des répercussions sur le scénario. Je ne sais pas à quel point, je n'ai pas refait le jeu, mais quelques détails me laissaient penser que j'aurais pu éviter pas mal de morts d'innocents (le roi du mauvais choix, c'est moi !)

Cher lecteur, dis toi que si tu vois cette image quand tu y joues, tu seras surement en train de rager. Ou de pleurer.

Spec Ops est au final une bonne surprise. C'est suffisamment rare de trouver un TPS avec un scénario écrit sur plus d'une feuille A4 et pas un coin de nappe du fast food du coin, surtout quand, en plus, y a des choix et un twist final à te retourner la cafetière. Saupoudre le tout de quelques mécaniques de jeu sympathiques et une bande son aux petits oignons et te voilà comblé cher lecteur ! Les quelques défauts de graphisme et de gameplay vous feront parfois criser, mais pas assez pour vous faire décrocher la mâchoire de cette petite surprise. Mention spéciale à l'humour noir bien présent et aussi à la scène de l'hélico qui explique le titre de l'article (désolé, je l'ai trouvé qu'en anglais, mais bon les sous-titres sont là pour t'aider. Au pire, joue au jeu !)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire