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dimanche 10 juin 2012

Just an ordinary day ...

     Le verre à whisky par terre, le goulot à la bouche et le jean tacheté de sang au sol. Assis dans son fauteuil, il désespère à nouveau de tout merder. La télé grésille sur un son d'information. Encore des morts. Il finirait par croire qu'au bout d'un moment l'homme s'éteindra sous le son du dernier coup de feu tiré, provoquant un grand silence de mort. Max en avait marre. Ses fantômes le hantent et chaque jour, son esprit en rajoute d'avantage. Il se laisse crever devant cette télé qui empêche de réfléchir, la tête devient trop lourde, le whisky en prend possession et l'attire vers le sol, les antalgiques lui endorment les muscles du cou. Il est parti pour une longue nuit de sommeil ...

Parfois, le Whisky est ton seul remède pour dormir la nuit ...
Certains l'auront donc compris, ceci est une soirée typique de Max dans Max Payne 3 ! J'ai enfin pu le finir dévorer, malgré quelques petites accroches pour pouvoir le lancer (merci Rockstar de fournir encore et toujours des portages PC tout aussi daubés !). Max Payne c'est un peu la série dont j'ai regretté de ne pas avoir pu y jouer plus tôt. N'ayant aucune console le faisant tourner et un PC à peine puissant pour faire tourner Rayman, j'ai dû patienter et jouer à ce petit bijou plus tard. Remarque, c'est pas plus mal, l'ambiance et l'histoire étant tellement noires, je n'aurais sûrement pas compris du haut de mes 10 ans (ou j'aurais été traumatisé au pire des cas), mais je me suis rattrapé dès que j'ai pu. Ceux qui ont joué se rappelleront bien entendu que ce jeu est le précurseur du Bullet Time, ces phases de gameplay où le temps se ralentit et les balles de notre .45 laissent une traînée visible, alors que le monde se remet à peine de Matrix. Développé par Remedy  (Alan Wake),  les deux premiers épisodes ont su marquer leur génération et ont influé directement sur les grosses productions aux scénarios noirs et à la difficulté bien dosée. Rockstar décide de faire une suite, pas forcément attendue par les fans, sortie le 18 Mai sur consoles et 1er Juin sur PC (d'où mon attente).


Hein ? Mon bras ? Non c'est rien, c'est juste un une balle de Sniper qui a traversé mon bras. Ça ne m’empêchera pas
 de tuer une armée. C'est écrit dans le script de toute façon. Tu lis ton scénario des fois ?

On reprend Max, après le deuxième épisode. Celui-ci se retrouve d'ailleurs dans une chambre d'hôtel (plus propre que son ancien appartement) apparement situé à Sao Paulo, Brésil, connu pour ses favelas. On voit d'ailleurs qu'il a plus de barbe mais toujours autant de Whisky dans le sang et de cachet dans le bide. Il désespère du monde, est plus cynique qu'avant. Pour ceux qui ne connaissent pas, Max a perdu sa femme, sa fille, et Mona, la deuxième femme qu'il ait aimé. Autant dire que ce dernier n'a pas chômé dans la Tristitude ! Véritable Bruce Willis de la malchance, il s'est fait courser pendant deux épisodes par des mafieux armés jusqu'aux dents. Mais apparemment, l'ange de la mort ne le pense pas prêt à rejoindre Saint-Pierre. Max est engagé par une famille de riches en tant que garde du corps, ils ont d'ailleurs une vie très peu facile, ces gens-là. On démarre en trombe à la suite d'une soirée dans une maison peuplée de vieux riches hypocrites et de jeunes cons drogués, des hommes armés viennent s'inviter à la fête histoire de faire un peu d'action. Max a à peine le temps de désaouler qu'il doit jouer du flingue pour sauver Fabiana Branco, la fille de votre employeur, embarqué par un gang qui, visiblement, aime les bimbos blondes !


Lorsque vous êtes en mode ralenti et que vous tuez quelqu'un, la Bullet Cam peut
 s'enclencher et offrir quelques beau plan. 

Sous ses airs de vieux grincheux bourré du matin au soir, Max garde une sacrée pêche tout de même. En effet, on retrouve nos bonnes vieilles marques en plongeant un peu partout pour user et abuser du Bullet Time. Rockstar a souhaité rester dans du bon old-school, mais en le modernisant un peu, histoire de pas avoir un robot comme personnage. Du coup on retrouve un Max plus qu'agile et bougeant de manière fluide. Il est toujours impressionnant de le voir plonger, mettre une main pour s'appuyer contre un mur un peu trop proche, ou avancer le coude pour amortir la chute. Les animations sont impressionnantes et fournissent un gameplay parfait. Et pour ne pas se sentir trop puissant, Max est lent. Il court pas très vite, un peu lent à se tourner. Il ne peut porter que deux armes légères et une arme lourde, et pas de poche divine pour ranger son arme, si vous vous servez de votre pétard, il tiendra son fusil dans l'autre main. Et si vous dégainez les deux, il lâche celle-ci. Il faut donc faire attention si on tient à son arme ! Et cette "faiblesse" se fait ressentir tout du long. Vous ne survivrez pas longtemps face aux rafales de balles que vous envoient régulièrement vos poursuivants, et les antalgiques sont bien planqués. Attendez vous donc à rager et recommencer plus d'une fois certains passages. A noter qu'un système de couverture est présent, toujours pour moderniser un peu le tout et ne pas se retrouver comme un con au milieu d'une zone de tir.

Le système de combat rapproché permet de tuer un garde un peu trop proche de manière efficace.

Le gameplay est bon, mais l'Histoire est très bonne. Sous ses airs de films d'action bon marché à la Taken, on y découvre un truc beaucoup plus gros que ça, beaucoup plus ficelé. Le tout est accompagné de dialogues très bien écrits et des doublages extrêmement bien réalisés, surtout celui de Max (James McCaffrey). Cette histoire est surtout parsemée de flash-backs, histoire qu'on comprenne un peu comment notre Badass est passé du New-Jersey au Brésil, et surtout d'où sort son équipier, Raul Passos, un ex-policier qui était dans la même académie de police que Max à l'époque. Ces Flash-backs sont d'ailleurs très bien inscrustés et pas trop invasifs dans l'histoire, pour ne pas avoir l'impression de regarder Family Guy. Et pour qu'on soit scotché un peu plus devant son écran, tout ceci est mis en scène à la manière Hollywood. On a vraiment l'impression que c'est filmé, tant les jeux de caméra propres au cinéma sont présents. Tellement que même les meilleurs films d'action passent pour de la daube technique et les autres pour le néant le plus total des ténèbres obscures ! (Hein ? Transformers ? Non mais j'ai rien dit moi). Rockstar est aussi fier de nous présenter l'action cinématique, qui permet de passer d'une cinématique à une scène d'action sans temps de chargement, avec des transitions plus que naturelles ! Et si les vidéos n'étaient pas enregistrées en 30 images/seconde, on aurait presque tendance à se laisser tromper et ne pas savoir quand la cinématique reprend.


C'est dommage, si la texture derrière était pas dégueulasse, on aurait pu se demander si c'est du In-game.

Ce qui amplifie surtout le coté cinéma du titre, c'est bien sûr sa réalisation. Rockstar nous livre le moteur de Red Dead Redemption mais en version améliorée Double Combo ! C'est beau ! C'est détaillé ! Ça croustille d'effets ! Bon évidemment, prévoyez au moins une 7950 ou une 680 pour faire tourner tout le merdier à fond. Mais si comme moi vous avez une 6870 ou une 560, le jeu reste très beau. La plupart des paramètres resteront en très haut, il faudra malheureusement désactiver la synchronisation verticale, sous peine de voir son frame rate osciller entre 60 et 30 dès qu'il y a un peu de monde à l'écran et le multi samplig (MSAA) pour ne pas voir un petit message disant que votre mémoire vidéo sature grave ! Grâce à ces paramètres, on pourra vraiment profiter allègrement du titre, pouvoir s'extasier devant toutes ces ombres dynamiques et cette occlusion ambiante si bien rendue, ou même baver devant le crâne rasé de Max transpirant au fur et mesure qu'il court et saute sous le soleil plombant du Brésil. De plus, Max est peut-être un ivrogne, mais il se change tous les jours ! En effet, à presque chaque chapitre, vous aurez une autre tenue, qui s'adapte mieux à la situation, allant du costard-cravate au débardeur-jean. Ces tenues se désagrègent (de manière scriptée)  tout au long de votre périple. Une explosion par-ci, un accident de voiture par là, c'est simple, à la fin d'un chapitre, on croirait voir un zombie tellement les contusions sur le visage et les vêtements déchirés repeints de sang sont présents.
Mais bien entendu, aucun jeu n'est parfait. Tout dépend des goûts et des couleurs. Moi ce qui m'a le plus gêné, ce sont ces effets épileptiques pendant les cinématiques. En fait, c'est plus un choix artistique qu'un effet de kikoololisme. Max est constament bourré, et pour le peu qu'il décuve le temps d'un gunfight, la gueule de bois qui en découle n'aide pas forcément les yeux à gérer la lumière. Ils ont donc décidé d'accentuer des passages en faisant des petits effets de distorsion et de lumière. Plaisant au début mais à gerber sur la fin. C'est dommage car au final c'est bien le seul défaut que je lui trouve.

Dure journée pour notre Bruce Willis du Brésil !
Rockstar nous prouve à nouveau que c'est toujours le cheval sur lequel parier dans un truc aussi fou. Noir, cynique, violent et triste, ce Max Payne 3 nous rappelle de vieux souvenirs de jeux, de bons jeux. L'équipe a su nous faire revivre l'expérience Max Payne en mieux, avec de nouvelles techniques, comme si un jeu passait de version beta en version 1.2 . Le bougre est maitrisé de A à Z et cela même lorsqu'il s'agit juste de raconter une histoire, une histoire qui se finit souvent au fond d'une bouteille, dans un canapé, devant la télé mais laisse place à quelques bonnes choses ...

(Attention l'alcool c'est mal m'voyez. Ne faites pas comme Max ! Faut pas boire tout le temps. Buvez en soirée avec Modération, il est cool ce gars là. Mais Max est ivrogne lui. Tu ne veux pas devenir un ivrogne hein ?)

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